mercredi 29 mai 2013

Princesse Sarah

Je la vois déjà comme une bonne fée,
Parce qu'elle va nous donner, j'en suis certaine, un vrai petit garçon.



 Mais parce qu'elle a un nom de princesse, nous l’appellerons désormais Princesse Sarah.

Aujourd'hui, donc, nous avons rencontré NOTRE gynéco, alias Princesse Sarah [(c) Marre d'attendre].

Princesse Sarah est d'une grande gentillesse. Et d'un grand professionnalisme.
Cette première consultation, qui a duré près d'une heure, a donc été à la hauteur de mes attentes.

J'étais tendue, très tendue, en arrivant à l'hopital.
Tellement tendue que j'ai pleuré un peu.
J'étais détendue en le quittant. Très détendue.
Tellement détendue que j'ai pleuré un peu.

Princesse Sarah a repris notre dossier. Le bilan de l'hystérosalpingographie, notamment.
Elle a observé les radios avec attention.
A tiqué.
A posé quelques questions.
A fait observer que le produit de contraste semblait ne pas s'être aussi bien répandu à droite qu'à gauche... Avec MonMari, on s'est regardé. Un peu perplexes, mais rassurés.Voilà quelqu'un dont le regard est sûr. A qui nous allons pouvoir faire confiance. En qui nous avons déjà confiance.

Le bilan de l'hystéro est resté sur son bureau. Elle va faire le point en staff, avec ses collègues. Mais pour elle, il faudrait faire une coelioscopie, pour vérifier qu'il n'y a pas d'adhérence. Ou, s'il y en a, les traiter.

Dans la foulée, elle m'a refait une écho endo-vaginale. 
A trouvé beaucoup de follicules. Un corps jaune.
S'est montrée rassurante.
A trouvé mon taux d'AMH parfait. 
A pesté contre son ordinateur.
A beaucoup souri. 

Rendez-vous est pris pour dans une dizaine de jours.
Pour refaire le point. Pour décider si coelio il y a aura.
Et, en fonction de ça, décider de la suite des opérations.

J'ai quitté l'hôpital à contre-coeur (mais détendue !)
J'aurais voulu rester dans ce lieu où je peux parler utérus, endomètre, follicules, FSH, AMH, Progestérone, sans être prise pour une folle ou avoir l'impression de mettre les gens mal à l'aise.
Je n'avais pas envie de remettre mon masque.
Celui que je porte chaque jour pour dissimuler mes angoisses et préoccupations.

D'ailleurs, quelques heures plus tard, j'ai fait l'erreur de tomber le masque devant ma mère.
Elle m'avait appelée pour me demander comment le rendez-vous s'était passé.
Alors je le lui ai dit.
J'ai parlé franchement.
J'ai expliqué les choses telles que je les ressentais.




Devinez ce qu'elle m'a répondu !
"Maintenant, ce qui serait bien, c'est que tu y penses moins / que tu lâches prise / que tu la laisses gérer / que tu arrêtes de chercher des infos sur les traitements et procédures / que tu penses à autre chose."
Et, bêtement, au lieu de dire "moui, moui, c'est vrai", j'ai répondu / tenté de lui faire comprendre / argumenté / expliqué / insisté / rétorqué. 
Heureusement, une circonstance sans intérêt nous a obligé à mettre fin à notre conversation.

Comme il est dur d'accepter que les autres ne comprennent pas.
Ne peuvent pas comprendre.
Ou du moins, pas vraiment.
Comme il est dur d'accepter que des êtres si proches de nous,
Passent à côté d'une des plus grosses épreuves de notre courte vie.
Je me dis des fois que, le jour où je serai enceinte (notez l'optimisme que traduit l'emploi du futur ^^), le jour où nous l'annoncerons à nos parents, une fois encore, nous serons en décalage avec eux.
Parce qu'ils ne comprendront pas.
Ils ne mesureront pas. 
Pas grave. Avec MonMari, ce sera notre secret. 

J'ai été longue aujourd'hui.
Très longue.
Un dernier mot, cependant.
Pour vous remercier...
d'être là
de passer
de me lire
de commenter.
et de comprendre.

mercredi 22 mai 2013

Ambivalence

Etrange sensation de flottement.
Entre deux eaux.

Dans quelques jours, nous rencontrons celle qui deviendra (j'espère) NOTRE gynéco.
Pas une gynéco de ville. Une gynéco de CHU. Une Gynéco PMA.
Voilà deux mois que j'attends ce rendez-vous. Avec impatience.
L'impatience est toujours là...
Mais je commence à ressentir un léger doute.
Comme une ombre qui planerait sur mon enthousiasme. 
Et si ce rendez-vous était décevant ?
Et si cet attente ne débouchait que sur une nouvelle attente ?
Et si ce rendez-vous ne donnait rien ? 

Lorsque la fin juin arrivera, nous en serons à deux ans et demi d'attente.
Je sais : par rapport à certains parcours, c'est terriblement court.
Mais à l'échelle de mon petit nombril... c'est terriblement long. 
Combien de mois, d'années devrons-nous encore attendre ?
Et pour quel résultat ?

L'autre jour, sur un bout de papier, ces quelques mots griffonnés :
"C'est une béance qui me traverse de part en part, mais qu'on ne peut percevoir à l'oeil nu,
- Sont effrayés ceux qui, par mégarde, y glissent les doigts-
Car il faut vivre chaque jour avec cette peur au ventre : Et s'il ne venait jamais ?"

Et pourtant, malgré ces mots noirs, malgré ces ombres qui planent,
Un vague sentiment de résignation (probablement le privilège de ceux qui sont à quelques jours d'un rendez-vous qu'ils espèrent déterminant). Une douceur au quotidien (Celle de MonMari). Des sourires malgré le temps gris (Ceux de mes amis). 

A cet état d'âme indécis
Ce flottement
Cet entre-deux
S'ajoute une fatigue. Un malaise. Un constat.
Qui pèse plus ou moins lourd, selon les jours, dans la balance. 
Nous sommes fin mai ? Bientôt le mois de Juin ? Cela fait donc 9 mois (9 mois !) que je vais travailler, une petite boule (d'angoisse) niché au creux du ventre ? L'année (scolaire) se terminera donc avant que j'ai pu prendre confiance dans ma capacité à faire mon boulot correctement ?
Alors j'attends (encore).
J'attends que l'année (scolaire) se termine pour de bon.
Pour cesser d'avoir peur quelques temps.

Pas faute d'être mise en garde, pourtant, contre les dangers de cet état d'attente.
Il paraît que "Le plus grand obstacle à la vie est l'attente, qui espère demain et néglige aujourd'hui". 




jeudi 16 mai 2013

Acupuncture

Mercredi

15h45 : J'éteins mon ordi et ferme mes bouquins. Une caresse au chat. Je file. J'ai rendez-vous chez l'acupunctrice.

15h55 : Je suis dans la salle d'attente (Oui, j'ai choisi celle qui exerce dans l'immeuble d'en face... ça m'a semblé pratique). Contre toute attente, je suis un peu stressée. Je ne sais pas trop pourquoi. Heureusement, sur la table basse de la salle d'attente, il y a le dernier GLAMOUR. ça va mieux. En fond sonore, les bavardages de deux petites dames, qui parlent de la pluie et du beau temps.

16h00 : C'est mon tour...




Quelques aiguilles plus tard, je suis ravie. 
Parce que je me suis sentie en confiance avec cette femme que je rencontrais pour la première  fois.
Parce que, pour une fois, je n'ai pas cherché à comprendre le pourquoi du comment ça fonctionne.
Parce que j'ai éprouvé une sensation délicieuse : celle de lâcher prise.
Parce que j'ai aimé le côté "magique" de la pratique.
Et parce que, aujourd'hui... j'ai fait viré "positif" un test d'ovulation.

Qui sait : grâce à l'acupuncture, cette ovulation-ci sera peut-être de bonne qualité !!
Tous les espoirs sont permis !!

Et si ça ne marche pas ? Qu'importe : dans 15 jours, MonMari et moi rencontrons NOTRE gynéco.  

dimanche 12 mai 2013

Astérisques

P*tain, j'en ai ras le c**.
Vraiment.

Ras le c** d'être obsédée par mes ovaires et par ma glaire. 

Ras le c** de penser "Bébé" du matin au soir.

Ras le c** des cycles à rallonge. 

Ras le c** que mes projets "extra-scolaires" les plus excitants (au sens non-sexuel du terme, évidemment) soient des rendez-vous chez la gynéco ou chez l'acupuncteur (car, oui, ça y est ! Je me suis décidée : j'ai pris rendez-vous avec une acupunctrice pour qu'elle débloque mes ovaires qui n'en font qu'à leurs têtes. - Cf. IAC 1, IAC 2, IAC 2 bis - 1er rendez-vous mercredi !)

Ras le c** de ne pas réussir à profiter de tout ce que la vie m'a déjà donné et de ne penser qu'à ce qu'elle ne me donne pas.

Ras le c** du vent (oui, pardon, c'est sans rapport aucun. Mais le vent, au mois de mai, ça commence à me faire vraiment chi*r).  

Ras le c** que mes copines soient toutes mamans (ou presque).

Ras le c** de ne plus réussir à me réjouir pour les autres avec autant de spontanéité qu'avant. 

Ras le c** de vivre constamment avec la peur que notre enfant n'existe jamais.

Ras le c** d'être morose alors que MonMari est l'homme le plus merveilleux du monde et MonChat le chat le plus poilu du monde.

Bref, ça fait chi*r.

Mais, là... d'avoir écrit tout ça... B*rdel... ça fait du bien !

***

Ps : Oui, je suis une fille (un peu) grossière qui ne s'assume pas (à l'écrit).

Ps 2 : J'avais pas prévu d'écrire un billet aussi grognon. D'autant plus que j'étais plutôt zen cet après-midi. Mais vous savez ce que c'est... A 16h30, on est zen. A 16h50, on est une loque. A 17h30, on a envie de mordre le premier qui passe. Promis, la prochaine fois, j'écrirais plus tôt !





mercredi 8 mai 2013

Observateurs

Dans le dernier numéro du Nouvel Obs, sont publiés des extraits de l'ultime interview de John Lennon (interview faite 3 jours avant sa mort... Gloups). Je ne suis pas particulièrement fan. Mais je la parcours distraitement. Et puis, je tombe là-dessus :

- Mais tu n'as pas écrit beaucoup de chansons pendant ces années.
- Je n'ai rien écrit du tout... Tu sais, ça a été un événement important pour nous d'avoir un bébé. Les gens oublient peut-être à quel point il a été dur pour nous d'avoir un enfant et le nombre de fausses couches que Yoko a faites [...] Mais nous avons réussi à avoir l'enfant que nous essayions d'avoir depuis dix ans et, bon Dieu, pas question de tout foutre en l'air.

J'ai levé la nez. Alors eux aussi ?! Mais bon sang... Dix ans... 

***

L'autre jour, je suis allée boire un verre avec une copine.
En se promenant, on croise ma cousine.
Je suis ravie : ça fait si longtemps. Depuis noël, en fait.
Soyons honnête. Je suis surtout ravie de constater qu'elle n'est pas enceinte.
MonMari et moi avons nous tout imaginé ??
Y a-t-il eu début de grossesse, puis fausse couche ??
Impossible à savoir sans en discuter avec elle. Un jour peut-être.

Lorsque nous nous éloignons, je raconte toute l'histoire à ma pote.
Elle est effarée. Tombe des nues. N'avait pas réalisé. Ainsi, la souffrance peut aller jusque là ? Jusqu'à ne plus pouvoir se réjouir pour ceux qu'on aime ??
Pourtant, elle sait. Elle sait bien. Puisque c'est l'une de celles qui m'offre la meilleure écoute.
Mais ça, elle ne l'avait pas imaginé.
Je lui explique : J'ai tellement peur que cet enfant ne vienne jamais.
Alors elle me raconte : parmi les mamans qu'elles croisent dans son travail (et dans son boulot, elle en croise, croyez-moi !), elles sont nombreuses à être passées par la PMA. Des années et des années d'acharnement. Pour finalement tenir dans leurs bras leur enfant. Et ma copine de conclure. "Alors oui, ça peut être long. Mais il va arriver cet enfant. J'en suis absolument certaine."
Son ton est en effet sans appel.

***

J'ai beau savoir que non, toutes les histoires ne se terminent pas comme un conte de fées,
Que certains couples se marient (ou pas) et n'ont pas d'enfants,
Ces deux témoignages, fort différents, mais complémentaires, m'ont fait du bien.

Parce qu'il y a des jours où y croire encore est difficile.
Parce qu'il y a des jours où le souffle me manque pour continuer à avancer.
Ces jours-là, c'est agréable d'entendre que, même pour nous, les infertiles, ça peut marcher.



mercredi 1 mai 2013

Dans ma bibliothèque

L'autre jour, dans une librairie
(pas une "vraie" librairie
pas une librairie du centre-ville où je suis susceptible de croiser des copines
mais dans le centre "Cultur[el]" d'une grande surface)
Je suis tombée sur ...


Dans une "vraie" librairie
En centre-ville
Je n'aurais même pas osé le sortir du rayon. 
De peur qu'une connaissance me voit et se dise : 
"Serait-elle enfin enceinte ?"
ou pire 
"Quelle tristesse. Elle est pathétique...."
Mais ce jour-là, à l'abri des regards, j'ai osé y jeter un oeil. 
Il m'a semblé sympa. Les dessins, la mise en page m'ont bien plu.
Puis j'ai vu MonMari approcher. Alors je l'ai reposé d'un air détaché. 

Une fois rentrée, j'ai réfléchi :
Pourquoi m'interdire ce genre de livres ? Ce n'est pas parce que je mets plus de temps que la moyenne (paraît que la moyenne, c'est 6 mois. Pour l'instant, je n'en suis qu'à 4 fois plus !!), que je dois m'interdire ce genre d'achat. Un jour ou l'autre, je serai concernée, moi aussi !

Alors, je suis retournée dans cette fausse librairie. 
Mais finalement, après l'avoir feuilleté de nouveau, je n'ai plus eu du tout envie de l'acheter...
Et, finalement, j'ai acheté ...


Ben oui... 
Forcément... 
Mais ça avait tellement plus de sens d'acheter ce livre qui traite, vous vous en douterez, en grande partie du désir contrarié. 

Ce petit ouvrage, très bien fait, a donc rejoint sur mes étagères ...


Cet autre ouvrage, très bien fait aussi, avait lui-même été acheté dans un centre "Cultur[el]" de grande surface (lors d'une virée avec mes beaux-parents. Si c'est pas de la revendication, ça !). 

J'ai un côté un peu snob ("Hors des librairies indépendantes, point de salut"). N'empêche que ces derniers mois, par deux fois, c'est dans un centre "Cultur[el]" que j'ai trouvé les titres et l'anonymat désirés. Et non dans mes librairies préférées. Alors, merci M. Lecl*rc.