samedi 27 juillet 2013

En voilà une idée qu'elle est bonne !

Il est des scénaristes plein d'idées... Faut-il résoudre l'infertilité d'une héroïne de série en 2 temps - 3 épisodes ? Facile ! Trouvons lui un amant (d'un soir) hyperfertile ! Et hop : problème résolu. 

Eh ! Mais en voilà une idée qu'elle est bonne ! 




Mais, voilà... Je suis un brin coincée amoureuse de MonMari... Aussi, l'idée d'aller chercher la fécondation en dehors du lit conjugal me rebute-t-elle un peu. (Je sais, Lily, je sais... c'est pour la bonne cause la science. Mais, malgré tout... j'hésite.)

Mais qu'importe, car il n'y a pas que les scénaristes qui sont plein d'idées... Les amis en ont aussi !! Alleeez, vous avez toutes eu droit aux bons conseils de vos amis-chéris (comment dit-on déjà ?? Ah oui : "l'enfer est pavé de bonnes intentions") !! Parmi les bons conseils que nous avons reçu, il y en a un qui m'a particulièrement plu : "Tu veux un conseil ? (Non, merci) Partez en vacances. Je t'assure : ça marche". 

Eh ! Mais en voilà, une idée qu'elle est bonne !  



Précisons que cette personne est : 
- hyperfertile (croyez-moi sur parole)
- au courant que je suis prof (donc "tout le temps en vacances").

Sur le moment, j'avais trop rien dit (parce que trop blasée). Mais, en bonne adepte de Mr Coué, j'ai bien envie de reconsidérer la chose... ça tombe bien : nous partons en vacances quelques jours ! Donc a priori, avec un peu de bonne volonté et d'optimisme, je devrais revenir enceinte. Non ? Ben... apparemment si ! On me l'a dit : "ça marche".

Allez, les paris sont ouverts !! :-)


En cadeau, une image trouvée en tapant "vacances + fertilité" dans G**gle". WTF ?!




mardi 23 juillet 2013

Bonne soirée !




Un vendredi soir ...

Une soirée entre ami(e)s.
Trois ou quatre couples.
Un petit barbecue tranquille.
L'air est doux. 
Une poussette dans un coin. 
A nos pieds, un couffin : regards attentifs et attendris.
"Tch*upi fait la sieste" en fond sonore.
La viande est un peu trop cuite.
On s'amuse bien.
On boit un peu de bon vin.  
La discussion, parfois, est interrompue par le grésillement du baby-phone.
Un couple se lève : leur baby-sitter les attend.
MonMari et moi passons une excellente soirée.
Mais parfois, sous la table, nos mains se serrent fort, très fort.
Nous sommes les seuls. Les seuls à ne pas avoir d'enfants.
 
Sur le chemin du retour, dans la voiture, quelques mots échangés.
Et notre place, à nous, les "sans-enfants", elle est où ?


Un mardi soir ...

Un verre entre collègues (pas les miens, les siens).
Une terrasse de café.
Des visages inconnus.
Où sont les visages connus ?
Ils sont en retard. 
Un verre de vin blanc. Un mauvais vin blanc.
Des chaises qu'on entasse autour d'une minuscule petite table.
Mon verre de vin blanc abandonné dans un coin.
Une conversation qui tourne en rond. 
La nuit qui monte, tout doucement.
Les retardataires ne sont toujours pas là. 
L'heure tourne, elle aussi. 
Le peu de vin bu qui monte à la tête.
L'ennui qui se fait de plus en plus pesant.
Pas un seul enfant : ni dans les parages. ni dans les discussions. 
Une envie : prendre mes cliques, mes claques et rentrer bouquiner. 
Un baiser sur la joue du mari : "A plus tard".
Tant pis pour les visages connus : passée une heure de retard, je n'attends plus.
Ce genre de soirée, ça ne m'amuse plus.
Pas sûr, d'ailleurs, que ça m'ait amusé un jour.

Sur le chemin du retour, une pensée :
Bon sang... Mais elle est où, ma place ? A moi, maman-sans-enfant ?!



lundi 22 juillet 2013

Quelques perspectives

Aujourd'hui, pour la troisième fois, nous avions rendez-vous avec Princesse Sarah. 
Officiellement, c'était une consultation post-opératoire.
Mais concrètement, la dimension post-op du rendez-vous s'est résumée à ce bref échange : 

"Alors, ça va ? 
- Oui, ça va. 
- Vous n'avez pas eu mal. 
- Non. 
- La cicatrisation, ça a été ?
- Oui. 
- Montrez voir celle du nombril ? (je soulève mon tee-shirt) Ah ! C'est bien. C'est discret."

Officiellement, c'était fini.
En vrai, tout a commencé. 

Enfin, pas tout de suite. Parce qu'elle m'a d'abord expliqué qu'elle allait me faire un prélèvement au niveau du col (??), parce qu'elle n'avait pas pu le faire la dernière fois (??). J'ai pas tout compris, mais comme je suis bien élevée, j'ai baissé ma culotte. Elle a fait ce qu'elle avait à faire. J'ai remis ma culotte. 

Et cette fois, tout a commencé.

Tout a commencé par des formules magiques (parce que Princesse Sarah n'est pas qu'une princesse, c'est aussi une fée.) Des formules genre "Chazam", "On reprend les IAC" ou encore "Et dès à présent, on va vous inscrire pour une FIV". Bref, des formules qui donnent le sentiment de faire un pas en avant. 

Ensuite, Princesse Sarah a joué de sa baguette magique. 
(Parce qu'en bonne fée, Princesse Sarah a des baguettes plein sa blouse les poches)


Ci-dessus, une baguette simple, certes, mais très efficace au quotidien. 


Ci-dessus, une baguette qu'elle utilise moins souvent. 
Mais dont les pouvoirs sont plus grands. Plus dangereux aussi. A manier avec précaution. 


Bon, aujourd'hui, elle a seulement utilisé sa première baguette... Mais elle l'a utilisée de manière drôlement efficace. Si bien qu'on est repartis, des ordonnances plein les bras : 
 - vaccin contre la coqueluche
- spermoculture pour MonMari
- bilans infectieux pour moi (??)
- ordonnance de mén*pur
- ordonnance de progestan pour l'après IAC (enfin !!)
 - etc. 

Et surtout, surtout, nous voilà inscrits en FIV (au cas où, seulement. Mais inscrits quand même). Si FIV il doit y avoir, la première sera pour Février 2014. Mais d'ici là, on reprend les IAC. Et avec MonMari, on tente la méthode Coué. Notre nouveau mantra ? "La troisième tentative sera la bonne point barre maintenant ça suffit". Troisième tentative qui aura lieu on ne sait pas trop quand. ça dépendra de mes règles et des vacances du personnel du service PMA du CHU. Mais c'est pour bientôt quand même. Fin août. Ou courant septembre. On est plus à quelques semaines près, hein ?


Bon, pour que ce billet soit un strict reflet de la réalité de notre vraie vie, il aurait fallu que je vous rapporte la discussion que j'ai eu avec MonMari en sortant de la consult'. Une discussion, genre : "je doute que le recours à la PMA soit vraiment une solution si notre infertilité se révèle être inexpliquée" (bien sûr, vous l'aurez compris, c'est pas moi qui ai dit ça !!). Mais là, j'ai pas trop l'énergie. Sachez seulement que ça s'est terminée par l'invocation de Mr Coué. Et que si, en ce qui nous concerne, MonMari doute de la PMA, il veut bien faire confiance à Mr Coué. 





jeudi 11 juillet 2013

Pas de bras...

Il y a des boulots où, semble-t-il, avoir des enfants est un handicap pour ta carrière.
Et ben... pas quand t'es prof !!

Démonstration

T'as pas d'enfants ? T'as moins de "points".
T'as moins de "points" ? T'as moins de chance d'avoir un poste fixe.
T'as pas de poste fixe ? T'es titulaire d'une zone de remplacement. TZR. Remplaçante, quoi.
(précision : et ce, alors même que tu as eu ton concours)

Déjà, t'as un peu les boules.
Mais c'est pas fini.

Démonstration (suite) :

T'es TZR et t'as pas d'enfants ? A priori, tu bosses à temps plein.
Tu bosses à temps plein ? Donc ce n'est pas toi qu'on va affecter, en priorité, sur les remplas à l'année.

Je vous ai perdues en route ? Alors je vais être plus claire...

Exemple (z'avez-vu comme je suis pédagogue ?) : 

Mes copines TZR sont mamans. Donc elles sont à temps partiels. Donc elles ont un poste.
Je suis une TZR infertile. Donc je suis à temps plein. Donc, aujourd'hui, j'ai appris que je n'étais affectée sur aucun poste ("Il faudra maintenant attendre fin août. Ou plus tard").

Alors oui, étant fonctionnaire, j'aurai, quoiqu'il arrive, un salaire.
Oui, je sais. C'est important... 
Mais là n'est pas la question...

J'ai besoin d'avoir un poste. Un vrai. Pas des petits remplacement à droite à gauche,10 jours par-ci, 15 jours par-là. J'ai besoin d'un vrai poste, d'avoir mes élèves à moi, besoin de faire des projets sur l'année, besoin de voir à long terme. Besoin d'avoir un boulot dans lequel m'investir, pour éviter de perdre pied (dans la PMA, vous l'aurez compris). Mon boulot, c'est mon garde-fou. Si je n'ai même plus ça....

Et puis...

Ce qui me fait mal au coeur, c'est de constater que mon bon classement au concours, mon ancienneté, mon bon rapport d'inspection, mes expériences précédentes ne me servent à rien. Pour être sûre d'avoir un remplacement, un vrai, et pour le connaître dès le mois de juillet... c'est un enfant (et un temps partiel) qu'il me faudrait.

Ce qui me fait peur, très peur, c'est tout ce vide qui se profile : pas de poste à l'année, pas de boulot pour oublier, pas de possibilité de se projeter. Pas de prise.

Pas de bras... Pas de chocolat.


Mais ne voyons pas tout en noir. Aujourd'hui, j'ai eu l'occasion de me réjouir. Oui, quand j'ai vu que mon p*t*in de 25ème cycle prenait fin, j'ai poussé un énorme cri de joie. Si, si, je vous assure : au bout de 40 jours, quand les seins sont gonflés et douloureux, mais que le test de grossesse est négatif, on n'a plus qu'une seule envie : qu'ils arrivent, ces foutus saignements.


lundi 8 juillet 2013

I. R. L.

Samedi, a eu lieu la première rencontre BAMP ! L'occasion de rencontrer, In Real Life, ceux et celles qui vivent la même chose que nous. Ceux et celles qui ont, eux aussi, cherché des réponses à leur souffrance sur le web. Une chance, cette rencontre était organisée dans ma région... Malgré une légère appréhension, je m'y suis donc rendue.

C'est ainsi que, samedi, j'ai eu le plaisir de rencontrer : 

B.
Clovelly
Chriswall
Irouwen
Nana
Nelline
Nicolas
V.

J'ai passé un très agréable moment, fait la connaissance de belles personnes.

J'ai entrevu, une fois encore, la longueur, la difficulté de certains parcours. 
J'ai mesuré à quel point la course pouvait être longue et fatigante, avant de tenir un enfant dans ses bras, et compris qu'il fallait que je nous ménage, MonMari et moi. 

J'ai découvert l'ampleur du combat à mener, pour faire évoluer la PMA en France. Me voilà, plus que jamais, convaincue de la nécessité d'un collectif. Et si je ne sais toujours pas, précisément, quelle forme va prendre mon engagement, je me tiens prête. Prête, quand le moment sera venu, quand l'opportunité se présentera, à agir. 

...

Et puis, le lendemain, j'ai eu envie d'en parler à MonMari. 
J'ai raconté. 
Il a questionné. Réagi. Répondu. 
Nous avons parlé, longuement. 
Compris des choses sur nous-mêmes.
Sur la particularité de notre parcours (tous les parcours sont "particuliers". Comprendre ce qui faisait la spécificité du nôtre va désormais nous permettre d'avancer différemment... J'aurai peut-être l'occasion d'en parler. Mais pas aujourd'hui)
Nous nous sommes serrés l'un contre l'autre, soulagés. 

 ....

Alors merci à vous tous, pour ces heures très riches passées en votre compagnie,
Et merci à Nana, qui est à l'initiative de cette jolie rencontre.


jeudi 4 juillet 2013

Quand le monde s'endort...

Quelques mots écrits cette nuit,
Dans la pénombre de la chambre,
J'y ajoute les notes qui, depuis quelques heures, apaisent ma mélancolie.
Merci Madame Pimpim : cette musique, elle tombe bien.




Quand la lune monte,
Quand le silence se fait,
La douleur se réveille,
Sournoise,
Lancinante,
Toute puissante.

Impossible de dormir.
La jalousie m'étreint le coeur,
Elle m'empêche de respirer.
Jalouse à étouffer.

Un enfant est né.
Mais pas le mien.

J'étouffe,
Je suffoque,
Sous les draps, j'ai chaud.
Sans les draps, j'ai froid. 
Réveiller celui qui dort à mes côtés ?
Je murmure, il se retourne.
Je murmure, plus distinctement :
"Je suis jalouse".
Il tente de sortir des abîmes du sommeil,
Bredouille une réponse compréhensive,
Se rendort, épuisé.

Un enfant est né.
Un enfant que je vais aimer.
Un enfant que je vais regarder grandir.
Un enfant que je vais prendre dans mes bras.
Mais pas le mien.

Un enfant est né.
Encore.
Depuis que j'attends le mien,
Dix enfants ont trouvé le chemin du monde.
Dix enfants que j'aime,
Que je regarde grandir,
Que je prends dans mes bras.
Dix enfants.
Mais pas le mien.

Et les questions,
Dans la nuit noire,
Bourdonnent comme un essaim...
Et le mien ?
Et le nôtre ?
Quand ?
Pourquoi ? 
Combien d'enfants encore ?
Combien de petits frères, de petites soeurs,
Avant que le mien n'ouvre les yeux ?
 

En attendant, ne me reste qu'à fermer les yeux.
Pour ne plus sentir son absence.