vendredi 25 juillet 2014

Cheminer en silence

Dans la blogosphère,
Je n'écris quasiment plus. 
Je ne lis plus beaucoup. 
Je commente encore moins. 

Que dire ? 
M'apprêtant à quitter la PMA classique, 
Envahie de doutes quant à la suite du chemin, 
Je n'ai plus que des questions en tête. 

Que lire ? 
M'apprêtant à quitter la PMA classique,
Envahie de doutes quant à la suite du chemin,
Je ne me reconnais plus dans aucun blog.

Que répondre ? 
M'apprêtant à quitter la PMA classique,
Envahie de doutes quant à la suite du chemin,
Je ne parviens plus à encourager, ni à féliciter. 

***

Début juillet, nous avions rendez-vous avec notre gynéco. 
Nous avons pu parler longuement, poser toutes les questions que nous avions en tête. 

Oui, notre infertilité s'explique par une mauvaise qualité ovocytaire. 
Non, il n'y a pas grand chose à faire. Cette "pathologie" est encore trop mal connue. 

Oui, l'équipe médicale nous propose une dernière FIV, au mois d'octobre. 
Non, on ne refera pas le même protocole. Cette fois, ce sera un protocole long. 

Oui, il est temps d'envisager le don d'ovocytes. 
Non, aucun examen complémentaire ne me confirmera jamais que je suis "stérile" et non "infertile" (Et pourtant, depuis quelques semaines, ce mot, qui sonne si violemment à mes oreilles, ne me quitte pas). 

Oui, on va la faire, cette dernière FIV. Parce qu'une dernière chance, ça ne se refuse pas. 
Mais, non. On n'y croit plus. Ou plus vraiment. Parce que rien ne nous laisse espérer une issue différente. 

Je m'apprête donc à quitter la PMA classique. Et c'est presque un soulagement. 
Mais je suis envahie de doutes quant à la suite du chemin. 

***

Dans la "vraie vie",
Je lis,
J'écoute, 
Je dialogue. 
Et parfois, j'écris. 

Je lis des ouvrages sur l'infertilité, recommandées par certaines d'entre vous : 
Des Humains comme les autres, bioéthique, anonymat et genre du don, de Irène Théry. 
Clinique, de Martine Batanian. 
Et bien d'autres.

J'écoute des émissions sur l'adoption, recommandées par mon mari : 
http://www.franceculture.fr/emission-l-heure-du-documentaire-abandonner-et-recevoir-la-question-de-l%E2%80%99adoption-2014-07-15
http://www.franceculture.fr/emission-l-heure-du-documentaire-je-m%E2%80%99appelle-voletrouve-la-question-des-adoptes-2014-07-16

Je dialogue. Avec mon mari, avec ma famille, avec moi-même. Avec des gens d'expérience. 

Et parfois, j'écris. Mais pour moi-même, dans un cahier. Ce qui est trop intime pour être partagé. 

***

Je ne suis pas effondrée. 
Je ne suis pas abattue. 
Juste un peu fatiguée. 
Mais je ne parviens pas à me reposer, tant le chemin à parcourir me semble encore long.

Je voudrais bien être là pour vous, comme vous êtes là pour moi. 
Mais décidement, je n'y arrive pas. Désolée...  

Je réserve mes forces pour cette "vraie vie",
Où les grossesses et les enfants sont si nombreux,
Qu'il en faut, de l'énergie, pour avancer et être heureuse. 


Je reviendrai forcément traîner ici. Peut-être même ce blog retrouvera-t-il une vie nouvelle ! Je ne serais pas la première à faire une petite pause, pour revenir plus inspirée que jamais, quelques mois après. Faut voir. 

Mais pour l'instant, je vais opter pour un peu de silence. 
Des Bises. Des Pensées. Du courage. Et, surtout, du bonheur à vous toutes. :)




dimanche 20 juillet 2014

Lectures (1)

Lire La Peste, de Camus et avoir le sentiment qu'on y parle
De l'infertilité...

De ce parcours dont on ne connaît ni la durée, ni même l'issue...

"En particulier, tous nos concitoyens se privèrent très vite, même en public, de l'habitude qu'ils avaient pu prendre de supputer la durée de leur séparation. Pourquoi ? C'est que lorsque les plus pessimistes l'avaient fixée par exemple à six mois, lorsqu'ils avaient épuisé d'avance toute l'amertume de ces mois à venir, hissé grand-peine leur courage au niveau de cette épreuve, tendu leurs dernières forces pour demeurer sans faiblir à la hauteur de cette souffrance étirée sur une si longue suite de jours, alors, parfois, un ami de rencontre, un avis donné par un journal, un soupçon fugitif ou une brusque clairvoyance, leur donnait l'idée qu'après tout, il n'y avait pas de raison pour que la maladie ne durât pas plus de six mois, et peut-être un an, ou plus encore. A ce moment, l'effondrement de leur courage, de leur volonté et de leur patience était si brusque qu'il leur semblait qu'ils ne pourraient plus jamais remonter de ce trou. Ils s'astreignaient pas conséquent à ne penser jamais au terme de leur délivrance, à ne plus se tourner vers l'avenir et à toujours garder, pour ainsi dire, les yeux baissés. Mais naturellement, cette prudence, cette façon de ruser avec la douleur, de fermer leur garde pour refuser le combat étaient mal récompensées. "

De ce parcours dont il est si difficile de parler...

« Dans ces extrémités de la solitude,enfin, personne ne pouvait espérer l'aide du voisin, et chacun restait seul avec sa préoccupation. Si l'un d'entre nous par hasard essayait de se confier ou de dire quelque chose de son sentiment, la réponse qu'il recevait, quelle qu'elle fût, le blessait la plupart du temps. Il s'apercevait que son interlocuteur et lui ne parlaient pas de la même chose. Lui en effet, s'exprimait du fond de longues journées de rumination et de souffrances, et l'image qu'il voulait communiquer avait cuit longtemps au feu de l'attente et de la passion.L 'autre, au contraire imaginait une émotion conventionnelle, la douleur qu'on vend sur les marchés, une mélancolie de série. Bienveillante ou hostile, la réponse tombait toujours à faux, il fallait y renoncer. Ou du moins, pour ceux à qui le silence était insupportable, et puisque les autres ne pouvaient trouver le vrai langage du cœur, ils se résignaient à adopter la langue des marchés et à parler, eux aussi, sur le mode conventionnel, celui de la simple relation et du fait divers, de la chronique quotidienne en quelque sorte. Là encore, les douleurs les plus vraies prirent l'habitude de se traduire dans les formules banales de la conversation. C'est à ce prix seulement que les prisonniers de la peste pouvaient obtenir la compassion de leur concierge ou l'intérêt de leurs auditeurs. »





lundi 16 juin 2014

Un nouveau nom

Un nouveau nom pour ce blog.

Parce que non.
Octobre n'attend pas.
Ne se contente pas (plus ?) d'attendre.

Octobre se bat.
Octobre avance (malgré tout, à petits pas)

J'aurais pu choisir l'un de ces deux titres.
Mais l'un est un peu... agressif.
Et l'autre est un peu... trop optimiste.

Celui que j'ai finalement choisi me semble plus juste.
Je suis sur un chemin.
Pas celui que j'avais imaginé prendre.
Pas celui que je voulais prendre.
Un chemin plein de cailloux.
Qui monte, plus qu'il ne descend.
Dont je ne sais pas où il me mène.
Un chemin que je ne peux pas rebrousser.
Mais c'est mon chemin.
Celui sur lequel j'ai été placée.

Ce n'est pas le chemin de la PMA.
C'est le chemin de ma vie.
Alors je vais essayer, malgré tout, de profiter du paysage qu'il m'offre.



(c) Elena Brotherus

lundi 9 juin 2014

Lonely Day

Je devais vous écrire un article plutôt serein. 

Un article dans lequel je vous aurais expliqué que, malgré l'échec, ça va. 
Un article dans lequel je vous aurais raconté... 
... l'appel du service
... la perspective de notre rendez-vous avec notre gynéco, notre Princesse Sarah, début juillet. 
... la troisième tentative de FIV ICSI programmée pour le mois d'octobre
... nos réflexions sur le don, qui se profile malgré tout
... nos recherches sur le DHEA, dont on dit qu'il améliorerait la qualité ovocytaire. 
Un article dans lequel je vous aurais parlé de notre chaton, petite boule de poils qui a su nous faire sourire et rire, le jour même de la PDS. 

Mais ce soir, mes parents & mes grands parents sont venus dîner à la maison. 
Et, je ne sais pas pourquoi, j'ai posé la question qui me taraude depuis quelque temps déjà. 

- A-tu des nouvelles de L. (une cousine) ? J'ai appris qu'elle et son mari avaient acheté une maison... Elle ne serait pas enceinte, par hasard ?
- Si, m'a répondu ma mère avec le plus de douceur possible. Et P. aussi (l'autre cousine. Petite soeur de la première).

Et là, j'ai eu envie de mourir. Non. De crever.

Mais je suis forte. Comme les X-men, j'ai un super pouvoir. Mon super pouvoir, c'est de me métamorphoser en ce que je ne suis pas. Et de tromper tout le monde. 



Ce soir...

En apparence, j'étais la fille & petite fille chérie. Celle qui se bat depuis 3 ans et demi pour avoir un enfant. Mais qui garde le sourire. Et qui réagit avec bienveillance quand elle apprend que ses cousines sont enceintes. Et se propose de leur envoyer un petit mail pour les féliciter, pour mettre fin à leur appréhension, à leur peur de la blesser. Celle-là : 



Intérieurement, j'étais effondrée / détruite / anéantie.
Et deux phrases ont tourné en boucle dans ma tête, toute la soirée.
1) "Je vais crever."
2) "J'ai envie de crever."

Et puis, d'horribles pensées sont venus s'immiscer dans mon esprit :
"Qu'est-ce que ça change ? Certes, ton enfant ne sera pas le premier arrière petit enfant de la famille. Mais, de toutes façons, si tu recours au don d'ovocyte, ton enfant ne sera pas l'arrière petit enfant de la famille... Puisqu'il n'aura rien en commun avec eux. Génétiquement, pour eux, il ne sera RIEN.".

Alors oui, je sais. La génétique n'est pas tout. Pour mon mari, elle ne compte d'ailleurs pas pour grand chose. Moi-même, AVANT, je ne lui accordais qu'une place minime. Mais ça, c'était AVANT. AVANT de découvrir que mes ovocytes étaient de tellement mauvaise qualité, qu'on ne pourrait probablement rien en faire. Depuis que je le sais, me viennent en tête des pensées que je n'aurais jamais soupçonnées avoir. Alors voilà, pensez que je suis obtus si vous voulez (Et dans ce cas, fermez cette page & laissez-moi hurler ma douleur en paix), mais si je dois faire le deuil d'un enfant biologique, ça va être un chemin plus long & plus difficile que je ne l'imaginais. Voire un chemin que je ne parviendrai jamais à faire complètement. 

En tous cas, ça y est. C'est fait. La claque post-FIV ? Check ! Remarque, celle-là, ça fait plusieurs années qu'elle me pend au nez (moi & mes cousines, on a le même âge). Et bien, elle fait aussi mal que je l'imaginais... 

Pour finir, un peu de musique.
La seule musique que j'ai eu envie d'écouter en écrivant cet article. 
La seule qui me semble audible. La seule qui résonne en moi ce soir.

Et, en même temps, si je vous écris ce soir, c'est que je sais qu'une fois lue, je me sentirai moins seule



mardi 3 juin 2014

Autrement dit...

"Votre résultat est inférieur à 5"

Autrement dit :
C'est négatif

Autrement dit : 
C'est un échec

Autrement dit : 
C'est mort. 

Autrement dit : 


Autrement dit : 
Nos deux embryons ont cessé de se développer

Autrement dit :
C'est la fin de FIV 1 (pour la sécu)

Autrement dit : 
C'est la fin de FIV 1 BIS (pour vous)

Autrement dit : 
C'est la fin de FIV 2 (pour mes parents)

Autrement dit : 
C'est notre 6ème échec (le décompte de la sécu n'est pas le mien. Je compte toutes les grosses claques que nous nous sommes mangées, y compris les protocoles avortés)

Autrement dit : 
Ma "prévision sur le long terme" ne se réalisera pas. 

Autrement dit : 
Nous sommes encore et toujours du mauvais côté des statistiques. 

Autrement dit : 
Je fais un pas supplémentaire vers le don d'ovocyte. 

Autrement dit : 
Cela fait exactement TROIS ANS ET DEMI que nous essayons d'avoir un enfant, sans succès. Et, à coup sûr, nous passerons la barre des QUATRE ANS. 

Autrement dit : 
J'ai vu la plupart des blogueuses que je lis depuis deux ans "monter dans le train". Alors que moi, je vais peut-être devoir changer de quai (pour une FIV-DO, dirigez-vous vers le quai B, s'il vous plaît.)

Autrement dit : 
Je vais devoir encaisser de nouvelles annonces de grossesses / de naissances dans mon entourage, sans être moi-même enceinte. 

Autrement dit : 
Je ne serai pas maman à 30 ans. 

Autrement dit : 
Je me suis gavée d'hormones pour rien. 

Autrement dit : 
Je revois ma gynéco dans un mois pour peser le pour et le contre (d'une 3ème tentative de FIV)

Autrement dit : 
J'ai toutes les raisons de garder ce blog ouvert.
Mais parfois... je doute que cela me fasse vraiment du bien.

***

Et Pourtant, vous savez quoi ? Le plus étrange ? 
J'ai l'impression que ça va. Ou disons... que ça ne va pas si mal que cela... 

Mais j'ai maintenant de l'expérience... Alors je reste méfiante. 
Je sais donc que, parfois, la douleur, soudain, s'abat sur vous sans crier gare, vous empêchant de vous lever, de sourire, d'aller travailler. 
Je sais donc que le plus dur n'est pas toujours l'annonce du résultat. Mais ce qui suit. Le vide. Et cette attente, dont je ne sais même pas si elle prendra fin un jour. 

mardi 27 mai 2014

A 200%

A une semaine de la PDS, je suis...

100% optimiste
&
100% pessimiste

100% convaincue que tout est déjà terminé
&
100% convaincue que l'un des deux, au moins, s'est accroché

100% forte
&
100% effondrée

100% en larmes
&
100% souriante

100% révoltée par tant d'injustice
&
100% consciente que c'est déjà une chance immense

100% en colère
&
100% compréhensive

100% battante
&
100% épuisée

En tous cas, je suis à 200% ambivalente / paradoxale / contradictoire.

Encore une semaine ? Comment tient-on (debout) si longtemps ?


mercredi 21 mai 2014

Transfert

Ce matin, 2 petits embryons ont été transférés dans mon utérus...
Des embryons de qualité moyenne, certes. Mais ce sont nos petits embryons à nous. Et on est drôlement fiers d'eux.

2 petits espoirs...
2 petites lumières...

L'entretien que nous avons eu avec la biologiste nous a également permis de mettre des mots sur nos difficultés.
La biologiste l'a confirmé : j'ai un problème de qualité ovocytaire. Un domaine encore obscur. Un problème pour lequel il n'y a encore que très peu de réponses. Alors nous avons discuté des perspectives qui s'offriront à nous, si nos petits embryons sont trop fragiles pour s'implanter ou se développer :
- une troisième tentative de FIV ( parce que je suis encore jeune)
- tenter une véritable MIV... à Paris (une option très contraignante, mais sans garantie)
- ou le don ( auquel nous réfléchissons depuis un certain temps déjà)

Ça vous semblera peut-être étrange que l'on ait parlé de tout cela, à quelques minutes du transfert. Mais au vu du résultat de nos deux ponctions, il ne pouvait en être autrement. Ne pas en parler, ça aurait été faire l'autruche. Avoir eu cette discussion nous permet de mieux mesurer la chance qui s'offre à nous aujourd'hui : celle de bénéficier du transfert d'un petit mélange de nous deux. Mais aussi de réfléchir à ce que pourrait être l'avenir : une belle aventure, différente de celle que nous avions imaginée. Mais d'une grande richesse.

Mais il n'est pas encore temps de penser à tout cela.
Pour l'instant, le moment est venu de se reposer... et de rêver un peu. :)


mardi 20 mai 2014

Un minuscule espoir...

Après une matinée d'attente, le téléphone a fini par sonner.

2 ovocytes ont été fécondés.

Ce ne sont pas encore des embryons. Mais l'espoir est autorisé. Un petit sursis de quelques heures.

Nous sommes attendus demain matin dans le service.
C'est là que nous apprendrons s'il y aura transfert ou non.

Je devrais être soulagée et heureuse.
Mais j'ai si peur...


lundi 19 mai 2014

Une impression de déjà vu...

16 follicules ponctionnés
4 ovocytes non matures récoltés
Une tentative de maturation in vitro
L'attente du coup de fil de la biologiste, prévue pour demain matin....

Ça ne vous rappelle rien ?



dimanche 18 mai 2014

Demain : Ponction

Il aura suffi d'1 comprimé de Minidril, pour que mes règles reviennent. 
Je n'en reviens toujours pas. Le corps, lui aussi, a ses raisons que la Raison ignore. 

Il aura suffi de 8 jours de Gonal et de 2 échos, pour que ma sage-femme préférée me dise : "Mme Octobre, j'ai une bonne nouvelle : on fait la ponction lundi". 
Je n'en reviens toujours pas. Tout a finalement été si vite. 

Si seulement, pour une fois, le protocole pouvait se dérouler sans encombre jusqu'au bout...




mercredi 7 mai 2014

Fiv 1 (bis) : c'est parti.





Avoir le sentiment de perdre pied,
De ne plus pouvoir respirer.

Comprendre que le fond n'est pas loin,
Le sentir du bout de ses orteils.

En profiter pour donner un grand coup,
Dans l'espoir de remonter.

Et, effectivement, petit à petit, constater que l'on se rapproche de la surface...

ooo

C'est MonMari qui a décidé. 
On a listé les "pour".
On a listé les "contre". 
On a jeté la liste. 
Il m'a dit : "Laisse moi décider : on la fait. Repose-toi sur moi". 

J'ai donc recommencé à prendre la pilule.
Dans un sens, on peut le dire : FIV 1 (bis), c'est parti



mardi 6 mai 2014

Jour J + 3 mois




3 mois, déjà ? 
Comme le temps passe... 

3 mois déjà. 
Le temps serait-il venu de reprendre la PMA ? 
Rien n'est moins sûr...
Depuis quelques semaines,
L'envie me prend parfois de tout arrêter. 
Pour quelques temps, du moins. 
Mais comme il est difficile de sauter le pas. 

J'ai espéré que cette ambivalence cesserait avec la reprise des traitements. 
Mais il semblerait plutôt qu'elle me colle au corps.  

Il y a quelques semaines, maintenant, 
J'ai recommencé à avaler des cachets.

Après 10 jours de Duphaston,
J'ai attendu mes règles
 mon "J1"
mon Cycle 34
mon billet d'entrée pour FIV 1 (bis)

J'ai attendu...
Attendu...
3 jours, 
5 jours,
1 semaine,
10 jours...
Toujours pas de sang...
J'ai (évidemment) fini par espérer,
fait un test (négatif)
(des pleurs)
fait un second test, 5 jours plus tard (négatif)
(des larmes)
Mais toujours pas de sang...
J'ai fini par appeler le service PMA.
Qui m'a répondu :
"On refait un test de grossesse.
Une prise de sang, cette fois...
Pour être sûre que vous n'êtes pas enceinte.
Ensuite, on vous met sous pilule (Min*dril)"

Et l'envie de tout arrêter qui revient.

Hier soir, coup de fil à une amie. 
Elle aussi s'interroge : "Pourquoi ne pas l'annuler, ce protocole, déjà si mal engagé ?"
Je lui explique : mon besoin de savoir, savoir si l'échec du premier protocole était un accident ou si la qualité de mes ovocytes m'interdit un enfant biologique. Et j'ajoute, presque malgré moi : "u m'étonnes que mon corps rechigne à faire cette fiv et que mes règles ne reviennent pas..." 

Et la question posée au milieu de la nuit,
 au creux de l'oreille de mon mari : 
"Tu crois qu'on devrait annuler ?"

Et sa réponse : "Je crois que oui."

Il y a quelques minutes, la sage-femme vient de me rappeler. 
"Le résultat de la prise de sang est négatif (what else ?)
Vous allez donc pouvoir commencer le Minidr*l, 
Et vous en prendrez pendant 15 jours".

Rapide coup d'oeil à mon agenda. 
15 jours de pilule. 
15 jours de stim'. 
Tout cela nous amène au coeur du mois de juin. 
Le mois de juin : 
- ses heures de cours menées tambour battant pour boucler le programme. 
- ses conseils de classe. 
- ses séances de révision passées à rassurer les élèves. 
- ses épreuves du bac.  
- ses corrections. 
Des absences, et donc des galères & du stress en perspective.

Mais impossible de prononcer la phrase préparée : 
"Ecoutez... je crois que je préfèrerais annuler".

D'ici ce soir, il faudra bien se décider. 
Entre continuer (à avaler des cachets, en prévision d'un protocole repoussé d'un mois)
Et arrêter (de gaver d'hormones un corps qui ne répond pas / plus au traitements donnés). 

Je suis perdue. 


jeudi 13 février 2014

Jour J + 7

Une semaine s'est écoulée depuis la ponction catastrophe.
Cela me semble déjà si loin... Était-ce il y a des jours ? des semaines ? des mois ?
Pourtant, les stigmates de la douleur & de la déception sont encore si marqués...

Étrange sensation. 
De flotter entre deux eaux. 

Étrange sensation,
D'avoir guéri bien vite, 
Mais de ne rien trouver de plus réel que la grosse cicatrice qui me barre l'esprit. 

Étrange sensation d'avoir parcouru un long chemin en l'espace de quelques jours,
Mais de faire du sur-place depuis trois ans.

La Sage-femme m'a appelée. 
FIV 1 Bis est programmée pour le mois de mai.



samedi 8 février 2014

Epilogue

Notre petit embryon n'étant pas "assez beau", il ne sera pas transféré.

"Ce serait malhonnête de vous compter une tentative, m'a expliqué ma biologiste, alors que cet embryon n'a aucune chance de s'implanter."
Elle est convaincue qu'on peut mieux faire. Et semble prête à se battre avec nous pour cela.

Nous en saurons plus mercredi, lorsque l'équipe aura planché sur notre cas, au cours de son staff hebdomadaire.

Nous sommes déçus, bien sûr, mais au vu du résultat de la ponction, avoir obtenu un embryon nous semble déjà un miracle.

Reste maintenant à se remettre d'aplomb, physiquement.
Ensuite, on s'occupera du moral...



vendredi 7 février 2014

Un espoir

Il y a eu la douleur, tout à fait gérable, pendant la stim.
Il y a eu la douleur, qui m'a fait serrer les dents, pendant la ponction.
Il y a eu la douleur, qui m'a fait pleurer, en salle de réveil.
Puis il y a eu la douleur, qui m'a fait hurler et me tordre, au beau milieu de la nuit.

Il y a eu
Le malaise vagal en arrivant à la maison,
Les vomissements,
Le probable épanchement de sang au niveau du péritoine...

Cette douleur, insupportable, toute la nuit.

Une douleur physique qui a totalement occulté la douleur morale.
Un seul désir : que cesse la douleur.

Et puis, ce matin, le coup de fil du labo.
Improbable.
L'un des ovocytes a été fécondé.

Encore faut-il qu'il tienne jusqu'à demain...
Nous savons bien que les chances sont infimes.
Mais nous sommes heureux :
Pour quelques heures au moins, un mélange de nous d'eux aura existé.
Et ainsi toute cette douleur n'aura pas été complètement inutile.



jeudi 6 février 2014

Les Chiffres et moi...

... on n'a jamais été très copains. La preuve :

1 ponction 
19 follicules ponctionnés
4 ovocytes recueillis
0 ovocyte mature
...


Ils vont quand même tenter de "faire maturer" (ça se dit, ça ?) les 4 ovocytes en question. 
Mais... la biologiste nous l'a dit : il ne faut pas que l'on espère trop. 
ça tombe bien : on n'espère plus du tout.

...

Ah ! J'oubliais : le chiffre réconfortant de la journée : 

2 jours d'arrêt au lieu d'1 !

Parce que ce serait dommage de craquer (encore une fois) devant les élèves. 

***

Et encore une fois : merci à vous d'être là... 


mardi 4 février 2014

Des chiffres et des chiffres


Il y a d'abord mes chiffres :
10 jours de Provames
11 jours de Ménopur (2 ampoules x 11)
2 ampoules gâchées 
(Ne pas pleurer en préparant ses injections. 
On finit par faire des bêtises...)
5 injections de Cétrotide
1 injection d'Ovitrelle
3 échos
3 prises de sang
1 ponction
(prévue pour la fin de la semaine)
(si tout se passe bien) 

Et puis, il y a ces autres chiffres : 
sur 110 femmes démarrant une stim en vue d'une FIV,
100 femmes seront ponctionnées
85 femmes bénéficieront d'un transfert
30 auront un taux d'hCG positif
20 accoucheront. 
(source : la revue du praticien) 

A votre avis, 
si je multiplie, soustrais, aditionne et divise
tous ces chiffres
...
ça fera +++ ou ça fera - ?? 




mardi 21 janvier 2014

dimanche 12 janvier 2014

2014 : des voeux, des souhaits.

Un petit article pour vous souhaiter une belle année,
Avant que le mois de janvier ne soit terminé...

Avant que le mois de janvier ne soit terminé,
J'aurais recommencé les injections.
J'aurais commencé les FIV
Avec ce souhait complètement fou : 
Pour une fois, ne pas faire les choses pour rien. 
Être de celle pour qui ça marche "du premier coup"...

En attendant le lancement de FIV 1,
J'avale des comprimés d'acide folique,
Je gobe des comprimés de Duphaston,
J'ingère des comprimés de Provames.

En attendant le lancement de FIV 1,
Je fais des cartons.
On fait des devis,
Parce qu'on signe pour la maison... la semaine de la ponction.

En attendant le lancement de FIV 1,
Je m'éclate dans mon boulot,
Tout en me battant contre les angoisses dans lesquelles il me plonge.
Le paradoxe d'être contente d'aller bosser,
Mais d'y aller la boule au ventre. 

Certains jours, je suis heureuse de ne pas mettre tous mes oeufs dans le même panier.
D'autres fois, je suis exténuée d'être sur tous les fronts à la fois.

En attendant le lancement de FIV 1,
Je vous suis de loin, de très loin.
Parce que les réussites me renvoient à mes échecs. 
Et que les échecs me font peur et me font mal.

Je voudrais de nouveau faire partie de ce réseau de solidarité incroyable.
Mais j'ai le sentiment de ne plus en avoir la force.
Mes réserves seraient-elles bientôt épuisées ?

Je parle de moi.
Encore une fois...
Mais croyez-moi.
Ce que je voulais, c'était simplement vous souhaiter une très belle année