dimanche 30 décembre 2012

Ironie du sort

Je m'étais promis une chose :
Ne pas être uniquement "une maman" une fois devenue mère.
Ne pas me définir uniquement par le fait d'être la mère de mes enfants.
Ne pas négliger le reste.

Parce que j'ai souvent le sentiment que c'est le cas de ma propre maman.
C'est une maman. Bon... pas uniquement une maman...
Mais surtout une maman.
Et... des fois... je trouve ça lourd à porter.
J'ai le sentiment d'avoir une lourde responsabilité.
Celui d'être la source number one de son bonheur
(enfin, moi et le reste de la fratrie, bien sûr...
Mais le reste de la fratrie ne semble pas trop s'en soucier). 
Une lourde responsabilité, donc, que je ne voulais pas imposer à mes enfants. 

Sauf que, dans les faits,
Alors même qu'ils ne sont pas nés,
Ils prennent déjà TOUTE LA PLACE. 

J'ai le sentiment
de ne plus me définir que par ça
de ne plus penser à autre chose
de ne plus avoir envie d'autre chose
de ne plus avoir envie de parler d'autre chose.

Quelle genre de mère pourrai(s)-je être, après une si longue attente ?
Probablement pas celle que je souhaitais être...

Vous me direz peut-être que ce n'est pas bien grave,
Que si je deviens mère un jour, je me moquerai bien de mes promesses de jeunesse.

Mais quand même.
Je me vois changer.
Mais ce n'est pas le genre de changement que je souhaitais...




mercredi 26 décembre 2012

Le Père noël est une ordure...

... ou alors, il n'est pas très doué.
Parce que, je crois bien qu'il s'est trompé de chausson. 

Certes, je ne lui ai pas écrit de lettre officielle. Mais, ces dernières semaines, à chaque fois que l'on me demandait quel cadeau je souhaitais, très très fort, je pensais : Un bébé. A force, il a bien dû m'entendre, non ?

Mais dans mon chausson utérus, il n'y a toujours pas de bébé.

Par contre, il est très probable qu'il y en ait un dans celui de ma cousine...

Parce qu'elle est partie se chercher un verre d'eau dans la cuisine,
plutôt que de prendre l'un des verres de champagne disposés sur la table.

Et parce qu'elle n'a pas bu autre chose de toute la soirée.  
Elle qui aime tant le bon vin.

En l'espace de quelques secondes, ma soirée est passée de ça :



à ça :

Potentiel fœtus me regardant en ricanant...


Lorsqu'elle m'a expliqué avoir été malade la veille, j'ai eu un petit espoir.
Après tout, peut-être s'abstient-elle de boire de l'alcool à cause de cela ?

- Peut-être que ce n'est qu'une gastro ! ai-je glissé à MonMari au détour d'un couloir.
- Peut-être pas. Son mec était en train de parler "annonce de grossesse" avec ton oncle.

Heureusement, il était déjà tard. Nous avons donc filé.
Mais quitter un réveillon de noël en pleurant, ça pue. 

A noter cependant...
Si ça se trouve, la meilleure illustration de cette soirée gâchée serait celle-ci :



Peut-être ai-je peur de mon ombre.
Peur de ma peur.

Mais, finalement, le résultat est le même.
Désormais, mes cauchemars commencent où s'arrête le bonheur des autres. 


vendredi 21 décembre 2012

Météorologie

Conversation téléphonique entre MonMari et l'un de ses potes. 
Je sais qu'ils vont parler PMA, alors j'écoute (oui, je suis indiscrète). 

- ...
- Ben, oui... Petit moral. Bon, on savait que le pourcentage de chances que ça fonctionne était limité, mais... on ne peut pas s'empêcher d'y croire, dans ces cas-là.
- ...
- En fait, le truc, c'est que tout s'est fait très vite [très vite ?!? il déconne ou quoi !?! ça fait deux ans, qu'on attend !!!]. Le 14 novembre, on apprenait qu'on allait commencer la PMA, deux semaines plus tard, Octobre commençait les injections, et quinze jours après, à peine l'insémination faite, on découvrait que la stimulation ovarienne n'avait pas marché ! En bref, on a à peine eu le temps de se réjouir, de prendre conscience que la PMA était lancée, que déjà on a essuyé un premier échec.

Tout à coup, les choses sont devenues limpides.
Il a suffi de quelques mots, posés sur mes maux, pour que la tempête s'apaise ... 
(spéciale dédicace à Enfant du don, à qui je dois cette métaphore)

Les débuts de la PMA étaient censés nous redonner espoir.
Mais d'espoir, il n'y en a finalement pas eu beaucoup. Ou du moins, pas longtemps.
Peut-être que cela vaut mieux.
Peut-être que l'on tombe de moins haut.
Mais ça fait tellement bien, de pouvoir espérer un peu.
Juste un peu.

Petit à petit, 
le poids que je portais est devenu moins lourd, 
la colère qui me minait est devenue moins violente,
Petit à petit, 
je laisse derrière moi cette IAC 1,
Celle à laquelle je croyais si fort,
Sans même m'en rendre compte.






lundi 17 décembre 2012

Envie (de rien)

"Qu'on me donne l'envie
L'envie d'avoir envie"

Je ne suis pas vraiment fan de Johnny.
J'ai rien contre, hein ?
Mais j'ai rien pour non plus.
Mais cette expression, "l'envie d'avoir envie", elle me parle terriblement.
Surtout en ce moment,
Où je n'ai envie de rien :
Ni d'aller bosser,
Ni d'aller danser,
Ni de voir nos potes,
Ni de lire,
Ni d'aller au cinéma (chez moi, c'est inquiétant)
Ni de me lever le matin. 

J'ai juste envie de dormir.
De rester sous la couette.
Pour ne penser à rien. 

C'est en expliquant ça à MonMari que je me suis rendue compte que ce premier échec m'avait plus sérieusement ébranlé que je ne le pensais... Je crois que, au fond, je n'imaginais pas que ça puisse ne pas marcher.
Mais ça n'a pas marché.
Et cette peur sourde,
Celle de ne jamais être maman,
Celle qui oppresse et étouffe,
Cette peur sourde est de nouveau là...

Je voudrais bien pouvoir lutter contre cette peur
Me changer les idées, comme on me le recommande si souvent.
Mais pour ça, faudrait que j'ai envie de quelque chose.
Et là, je n'ai envie de rien.
Si, d'une chose seulement
L'envie d'avoir envie d'autres choses que d'un bébé.


jeudi 13 décembre 2012

De l'art de la litote

Au téléphone, avec ma gynéco.

Elle (découvrant le désastre) :
Ah oui, effectivement... 0,2 ng/ml, c'est très bas. Bon, écoutez... On se revoit de toute façon début janvier. Et, si ça n'a pas fonctionné, on adaptera le traitement.

Moi (qui ai passé un certain temps sur internet ces dernières 24h) :
"Si ça n'a pas fonctionné" ? Parce qu'il y a une chance que ça fonctionne quand même ? Je pensais qu'un taux aussi bas indiquait une absence d'ovulation !?

Elle (tentant désespérément de noyer le poisson) :
Euh... disons que, les chances sont extrêmement faibles... Etant donné que, effectivement, il a dû y avoir un problème d'ovulation...

Au moins, je ne pourrai pas lui reprocher de ne pas m'avoir dit les choses en douceur...



Et joyeux noël !

 

mercredi 12 décembre 2012

ça sent le sapin !

Oui, pardon. C'est d'un goût douteux.

IAC + 6
Ce matin, je suis allée faire un "dosage plasmatique de progestorone".
Un examen qui m'a été prescrit pour savoir si j'ai bien ovulé.
(Ah bon ? Parce que je pourrais ne pas avoir ovulé, malgré la stimulation ?)

Les résultats viennent d'arriver : 0,2 ng de progestérone / ml.
La norme étant, en phase lutéale, entre 5,1 à 18,5 ng / ml.

Permettez-moi donc de dire que ça sent le sapin.
Ou, pour se montrer plus optimiste,
que ça sent le foie gras, le champagne, le saumon fumé et le fromage au lait cru.



dimanche 9 décembre 2012

IAC 1 : Jour J + 2

Pas même le temps de lâcher prise
Pas même le temps d'oublier (un peu)

Des traces de sang,
ce matin,
ce midi,
ce soir,
au fond de la cuvette.

Pas même le temps de s'enflammer
Pas même le temps de rêver (un peu)

Que déjà, il faut se préparer à l'échec.


vendredi 7 décembre 2012

Batman begins

Jeudi, j'ai (un peu) eu le sentiment d'être Batman. La cape en moins.

7h50 :  J'arrive au boulot, mon costume de Bruce Wayne de prof sur le dos.

8h -12h :  Je gribouille à la craie sur un grand tableau noir. Je râle. J'encourage. Je corrige. Je ramasse des punitions. Je rectifie. J'aide.

12h : Je monte dans ma Batmobile petite voiture, direction le cabinet de gynécologie. Pas le temps de quitter mon costume de prof. Tant pis : je prendrai le temps de le faire avant de passer au labo.

13h : J'arrive au Manoir Wayne chez nous. Je quitte mon costume de prof et attrape mes accessoires de Batman d'infertile : mon gros classeur rempli de résultats d'examens et ma cupule (beurk).

13h et des poussières : Robin MonMari et moi partons pour le labo.

13h et des poussières : Je quitte le labo avec un bâton de dynamite le prélèvement de sperme calé dans mon soutien-gorge (Euh...).

13h et des poussières : Nous arrivons au cabinet de gynécologie. Je ne vous donne pas de détails. Mais là, concrètement... j'ai désormais le sentiment d'être Catwoman, plutôt que Batman.

14h : Nous quittons le cabinet. Faut qu'on file, si je veux être à l'heure.

15h : J'arrive juste à temps pour prendre mes élèves. Une collègue vient me voir. On échange quelques mots. Je réalise que, sans même m'en rendre compte, j'ai ré-enfilé mon costume de Bruce Wayne de prof.

Et pendant ce temps, Robin m'attend dans la voiture...


jeudi 6 décembre 2012

Teaser




Demain,
il faudra que je vous explique pourquoi,
cet après-midi,
j'ai eu l'impression d'être...
THE BATMAN !

Mais là, je suis trop flappie !
(comme quoi, ce n'était qu'une impression. parce que...
THE BATMAN n'est jamais flappi.)

mercredi 5 décembre 2012

SMS

Je m'apprête à envoyer mon sms.
Un sms d'encouragement.
Une copine a une grosse journée, demain.
Une échéance professionnelle importante.

J'hésite.
J'ajouterais bien un "Ps".
Un "Ps" qui dirait "Grosse journée pour moi aussi, demain. Parce que demain = insémination n°1 !).

Finalement non.
J'envoie.

Pourquoi, je n'ose pas lui dire ?
Pourquoi je les évite, elle et les autres, depuis que la PMA a démarré ?
Pourquoi je ne leur en parle pas,
alors qu'elles ont été un de mes plus solides soutiens, ces deux dernières années ?
alors qu'elles m'ont toujours demandé des nouvelles, quand nos plus proches amis se taisent, semblant même oublier l'existence de ce projet qui n'aboutit pas ?

Après tout, me direz-vous, ce n'est pas bien grave.
Rien ne m'oblige à en parler.
Certes...
Mais si cette première tentative échoue,
Comment m'y prendrai-je pour leur demander de l'aide, du soutien, un calin ?
Comment m'y prendrai-je pour parler "échec" alors que l'on aura une grossesse à fêter, lors de notre prochaine soirée ?
Le mieux sera peut-être de ne pas en parler.
Ou de les éviter, encore un peu.

Il fait gris, dehors.
Je suis fatiguée...

lundi 3 décembre 2012

On y est (presque)

Aujourd'hui (alias J 10) :
La prise de sang a été faite.
L'échographie aussi.

Verdict :
Déclenchement de l'ovulation mardi soir.
Insémination jeudi midi.

Autrement dit, ça y est. On y est (presque).
Notre première tentative.

Vous vous sentiez comment vous ?
Vous vous empêchiez de trop y croire ?
Vous vous autorisiez tous les espoirs ?

Je suis exténuée.
A côté de mes pompes.
Le traitement me donne la nausée.
(ou alors c'est spychologique. Mais si c'est le cas, c'est vachement bien imité... ^^)
J'ai envie d'y être.

Et en même temps,
Quelque chose me dit que le risque est grand
Que je regrette cette période d'espoir fou...

Je ferais peut-être bien de profiter des nausées
Pendant que j'en ai...



Le Plongeon - J. Baily.