lundi 16 juin 2014

Un nouveau nom

Un nouveau nom pour ce blog.

Parce que non.
Octobre n'attend pas.
Ne se contente pas (plus ?) d'attendre.

Octobre se bat.
Octobre avance (malgré tout, à petits pas)

J'aurais pu choisir l'un de ces deux titres.
Mais l'un est un peu... agressif.
Et l'autre est un peu... trop optimiste.

Celui que j'ai finalement choisi me semble plus juste.
Je suis sur un chemin.
Pas celui que j'avais imaginé prendre.
Pas celui que je voulais prendre.
Un chemin plein de cailloux.
Qui monte, plus qu'il ne descend.
Dont je ne sais pas où il me mène.
Un chemin que je ne peux pas rebrousser.
Mais c'est mon chemin.
Celui sur lequel j'ai été placée.

Ce n'est pas le chemin de la PMA.
C'est le chemin de ma vie.
Alors je vais essayer, malgré tout, de profiter du paysage qu'il m'offre.



(c) Elena Brotherus

lundi 9 juin 2014

Lonely Day

Je devais vous écrire un article plutôt serein. 

Un article dans lequel je vous aurais expliqué que, malgré l'échec, ça va. 
Un article dans lequel je vous aurais raconté... 
... l'appel du service
... la perspective de notre rendez-vous avec notre gynéco, notre Princesse Sarah, début juillet. 
... la troisième tentative de FIV ICSI programmée pour le mois d'octobre
... nos réflexions sur le don, qui se profile malgré tout
... nos recherches sur le DHEA, dont on dit qu'il améliorerait la qualité ovocytaire. 
Un article dans lequel je vous aurais parlé de notre chaton, petite boule de poils qui a su nous faire sourire et rire, le jour même de la PDS. 

Mais ce soir, mes parents & mes grands parents sont venus dîner à la maison. 
Et, je ne sais pas pourquoi, j'ai posé la question qui me taraude depuis quelque temps déjà. 

- A-tu des nouvelles de L. (une cousine) ? J'ai appris qu'elle et son mari avaient acheté une maison... Elle ne serait pas enceinte, par hasard ?
- Si, m'a répondu ma mère avec le plus de douceur possible. Et P. aussi (l'autre cousine. Petite soeur de la première).

Et là, j'ai eu envie de mourir. Non. De crever.

Mais je suis forte. Comme les X-men, j'ai un super pouvoir. Mon super pouvoir, c'est de me métamorphoser en ce que je ne suis pas. Et de tromper tout le monde. 



Ce soir...

En apparence, j'étais la fille & petite fille chérie. Celle qui se bat depuis 3 ans et demi pour avoir un enfant. Mais qui garde le sourire. Et qui réagit avec bienveillance quand elle apprend que ses cousines sont enceintes. Et se propose de leur envoyer un petit mail pour les féliciter, pour mettre fin à leur appréhension, à leur peur de la blesser. Celle-là : 



Intérieurement, j'étais effondrée / détruite / anéantie.
Et deux phrases ont tourné en boucle dans ma tête, toute la soirée.
1) "Je vais crever."
2) "J'ai envie de crever."

Et puis, d'horribles pensées sont venus s'immiscer dans mon esprit :
"Qu'est-ce que ça change ? Certes, ton enfant ne sera pas le premier arrière petit enfant de la famille. Mais, de toutes façons, si tu recours au don d'ovocyte, ton enfant ne sera pas l'arrière petit enfant de la famille... Puisqu'il n'aura rien en commun avec eux. Génétiquement, pour eux, il ne sera RIEN.".

Alors oui, je sais. La génétique n'est pas tout. Pour mon mari, elle ne compte d'ailleurs pas pour grand chose. Moi-même, AVANT, je ne lui accordais qu'une place minime. Mais ça, c'était AVANT. AVANT de découvrir que mes ovocytes étaient de tellement mauvaise qualité, qu'on ne pourrait probablement rien en faire. Depuis que je le sais, me viennent en tête des pensées que je n'aurais jamais soupçonnées avoir. Alors voilà, pensez que je suis obtus si vous voulez (Et dans ce cas, fermez cette page & laissez-moi hurler ma douleur en paix), mais si je dois faire le deuil d'un enfant biologique, ça va être un chemin plus long & plus difficile que je ne l'imaginais. Voire un chemin que je ne parviendrai jamais à faire complètement. 

En tous cas, ça y est. C'est fait. La claque post-FIV ? Check ! Remarque, celle-là, ça fait plusieurs années qu'elle me pend au nez (moi & mes cousines, on a le même âge). Et bien, elle fait aussi mal que je l'imaginais... 

Pour finir, un peu de musique.
La seule musique que j'ai eu envie d'écouter en écrivant cet article. 
La seule qui me semble audible. La seule qui résonne en moi ce soir.

Et, en même temps, si je vous écris ce soir, c'est que je sais qu'une fois lue, je me sentirai moins seule



mardi 3 juin 2014

Autrement dit...

"Votre résultat est inférieur à 5"

Autrement dit :
C'est négatif

Autrement dit : 
C'est un échec

Autrement dit : 
C'est mort. 

Autrement dit : 


Autrement dit : 
Nos deux embryons ont cessé de se développer

Autrement dit :
C'est la fin de FIV 1 (pour la sécu)

Autrement dit : 
C'est la fin de FIV 1 BIS (pour vous)

Autrement dit : 
C'est la fin de FIV 2 (pour mes parents)

Autrement dit : 
C'est notre 6ème échec (le décompte de la sécu n'est pas le mien. Je compte toutes les grosses claques que nous nous sommes mangées, y compris les protocoles avortés)

Autrement dit : 
Ma "prévision sur le long terme" ne se réalisera pas. 

Autrement dit : 
Nous sommes encore et toujours du mauvais côté des statistiques. 

Autrement dit : 
Je fais un pas supplémentaire vers le don d'ovocyte. 

Autrement dit : 
Cela fait exactement TROIS ANS ET DEMI que nous essayons d'avoir un enfant, sans succès. Et, à coup sûr, nous passerons la barre des QUATRE ANS. 

Autrement dit : 
J'ai vu la plupart des blogueuses que je lis depuis deux ans "monter dans le train". Alors que moi, je vais peut-être devoir changer de quai (pour une FIV-DO, dirigez-vous vers le quai B, s'il vous plaît.)

Autrement dit : 
Je vais devoir encaisser de nouvelles annonces de grossesses / de naissances dans mon entourage, sans être moi-même enceinte. 

Autrement dit : 
Je ne serai pas maman à 30 ans. 

Autrement dit : 
Je me suis gavée d'hormones pour rien. 

Autrement dit : 
Je revois ma gynéco dans un mois pour peser le pour et le contre (d'une 3ème tentative de FIV)

Autrement dit : 
J'ai toutes les raisons de garder ce blog ouvert.
Mais parfois... je doute que cela me fasse vraiment du bien.

***

Et Pourtant, vous savez quoi ? Le plus étrange ? 
J'ai l'impression que ça va. Ou disons... que ça ne va pas si mal que cela... 

Mais j'ai maintenant de l'expérience... Alors je reste méfiante. 
Je sais donc que, parfois, la douleur, soudain, s'abat sur vous sans crier gare, vous empêchant de vous lever, de sourire, d'aller travailler. 
Je sais donc que le plus dur n'est pas toujours l'annonce du résultat. Mais ce qui suit. Le vide. Et cette attente, dont je ne sais même pas si elle prendra fin un jour.