dimanche 31 mars 2013

Changement d'heure

Petit à petit, l'idée a fait son chemin.
Aidée par vos conseils, ceux de mon entourage,
Petit à petit,
Elle a fait son chemin...
Jusqu'à devenir une décision.

J'ai décidé de changer de gynéco.
De ne plus retourner dans le cabinet privé dans lequel j'étais suivie jusqu'à aujourd'hui,
Mais de m'adresser au centre PMA de la région.
ça tombe bien, c'est pas loin de chez nous.
ça tombe bien, c'est dans cet hôpital que MonMari va sûrement travailler ces 6 prochains mois.

C'est tout ? vous direz-vous peut-être.
Oui, c'est tout. Mais pour moi, c'est déjà beaucoup.
Parce que je culpabilisais de vouloir aller "voir ailleurs".
Parce que je me sentais redevable, d'avoir été prise en charge au bout d'un an, alors qu'on préconise deux ans d'essai avant tout examen (si, si... c'est ce qu'apprennent les étudiants en médecine).
Parce que je me sentais ingrate. 

La décision, je l'ai prise alors que je prenais un thé avec ma maman. En en discutant toutes les deux. Elle était passée me faire un bisou. ça ne m'arrangeait pas trop... A cause du boulot. Mais finalement, une fois la tasse de thé finie, j'avais fait un sacré pas (un petit pas pour l'homme, un grand pas pour ...).

Curieux, vous direz-vous peut-être, que ce soit en en parlant avec sa maman, et non avec son mari, que l'idée soit arrivée à maturité. Oui, mais non. MonMari et moi savons très bien, depuis de longs mois, ce dont l'autre a besoin.

Lui a besoin de temps, de se changer les idées, de penser à autre chose. Au point que, d'une certaine manière, il ne veut plus vraiment de bébé. Il veut toujours des enfants, ça oui. Mais pas comme ça. Ou pas maintenant.

Moi, au contraire, j'ai besoin d'avancer, de savoir, d'être sûre, d'essayer, de faire ce qu'il faut tant qu'il est temps. Au point que, ce bébé absent prend toute la place, trop de place. Au point que je suis devenue une grosse relou

Chaque décision prise devrait être un compromis entre nos deux positions.
Mais, il faut bien le reconnaître, ces compromis vont plus dans mon sens que dans le sien.

En quelque sorte, changer de centre, c'est ré-équilibré les choses.
Car cela signifie :

1) Ne plus retourner chez cette gynécologue qui ne s'adressait jamais à lui. Autrement dit : aller voir quelqu'un qui serait NOTRE gynéco. Et non plus MA Gynéco.

2) Quitter un cabinet privé pour être suivis à l'hôpital. Autrement dit, le lieu où il a fait ses études, ses premiers stages, ses premières gardes. Autrement dit : chez lui.

3) Devoir repasser par la case : premier rendez-vous. Autrement dit, me voir imposer un délai d'attente. Autrement dit un peu de temps pour souffler, faire une pause.

4) Aller voir une spécialiste de la PMA. Une spécialiste qui m'a été recommandée par MonMari et par une de nos amies médecin. Autrement dit, quelqu'un à qui j'espère pouvoir faire entièrement confiance. Autrement dit : pouvoir rester dans mon rôle de Patiente (je me permets le P majuscule. Parce qu'à ce stade là de mon parcours, j'estime avoir atteint le level "confirmé" !!). Autrement dit : lâcher prise.

Que de bonnes raisons...
C'est à se demander pourquoi j'ai attendu si longtemps.

J'ai donc appelé mercredi. A ma grande surprise, les délais d'attente ne sont pas si longs que ça. Bien moins longs que je n'imaginais, en tout cas : j'ai rendez-vous fin mai. Ce qui nous laisse 2 mois de pause. Un peu court pour MonMari. Mais ça me semble déjà un honnête compromis...

Dans la foulée, les résultats de la prise de sang faite à J3 sont arrivés.
La FSH est un petit peu élevée (un peu supérieure à 9).
L'oestradiol est normale.
L'AMH est à 6 (taux dans les limites hautes de la norme). 
Des résultats qui sont suffisamment rassurants pour que je puisse attendre la fin mai sans inquiétude.
 
Mais attention : ce n'est pas une pause de blog ! Parce que vous imaginez bien que, si je dois en parler moins souvent avec MonMari, il va bien falloir que j'en parle à quelqu'un !! ;)

Je termine ce long billet par deux pensées,
- Une pour , qui doit trépigner à quelques jours des résultats !
- Une pour Lutine...
Deux bloggeuses qu'on ne présente plus, mais à qui je pense bien fort...

lundi 25 mars 2013

Anesthésie générale

Je suis à plat. Mais curieusement... ça va. Les dernières journées ont été chargées, très chargées. Pas seulement d'un point de vue personnel. Du point de vue du boulot aussi.... Ces derniers temps, ma vie ressemble à ça (we compris, évidemment) :

préparation de cours
cours
conseils de classe
prise de sang 
(B-HCG)
règles dans le quart-d'heure qui suit
sanglots
évaluation d'épreuves anticipées 
prise de sang 
(FSH + Oestradiol + AMH)
copies
bilan des épreuves anticipées
préparation de cours
cours
oraux blancs

Mais c'est plutôt une bonne chose. Je n'ai pas (trop) le temps de penser. ça m'aide à passer le cap. Et puis, le fait d'avoir refait des dosages hormonaux dans la foulée m'aide à aller de l'avant, aussi. Même si, au fond de moi, j'ai très peur des résultats (réponse dans 10 jours)...

Bref, je suis à plat. Mais ça va.
Un peu comme si j'étais... anesthésiée.
C'est toujours un peu de douleur en moins. 


jeudi 21 mars 2013

Bientôt demain


Encore quelques heures,
Quelques heures encore
pour rêver un peu,
pour espérer un brin...

Mais c'est fou ! 
Qui l'eut crû ? 
Malgré la progesterone trop basse
Malgré les doutes de ma gynéco 

("On va refaire les dosages hormonaux...
Pour être sûr qu'il n'y a pas d'insuffisance ovarienne".
Ben oui. Au bout de deux ans, il serait temps !!)

Malgré le pré-sentiment 
qu'on n'est pas au bout de nos peines...
Malgré tous mes efforts pour rester rationnelle
au fond de moi...

j'espère encore.

Encore quelques heures,
celles qui me séparent de demain
du passage au labo
pour faire "la" prise de sang...

...

Après tout,
pour l'instant,
rien de nous empêche de rester 
là où on est.


 

mercredi 20 mars 2013

Montagnes russes

Depuis quelques jours,
J'avais retrouvé un peu de légèreté...

C'est l'effet kiss-cool du dosage de la progesterone.
D'abord, tu pleures, parce que ta progesterone est ras-des-paquerettes.
Puis, tu réalises qu'il ne faut pas trop miser sur cette IAC, alors tu te détends.
T'es triste (kiss), mais détendue (cool).

Et être (relativement) détendue à quelques jours des B-HCG,
c'est un luxe que je savoure.

Oui, mais bon... dans la vie, il n'y a pas que la PMA.
Il y a aussi... LE BOULOT !

Le boulot, c'est à dire :
- les copies qui s'accumulent.
- les notes obtenues par tes élèves aux concours blancs (donc des notes données par tes collègues) qui te donnent envie de pleurer (parce que t'as l'impression que c'est à toi qu'on a mis des mauvaises notes).
- les p*tains de journées d'information qui te font perdre des heures de cours.
- les collègues qui ne lisent pas leurs mails.
- les milliards de trucs que tu oublies de dire aux élèves ("Emmenez votre livre la semaine prochaine !", "Le cours de demain est annulé...", "Pensez à ramener vos feuilles d'inscription".)

Alors je me fais des listes.
Des listes longues comme le bras :

Penser à !! 
Faire !!
Ne pas oublier !!
Noter que !!
 
Mais il y a toujours un truc qui passe à la trappe.

J'ai la désagréable impression que je n'arriverai jamais au bout de l'année.
En tous cas, pas sans y laisser des plumes.


jeudi 14 mars 2013

Progesterone

Parce que je suis stupide
Parce que je n'en pouvais plus d'attendre
Parce que je tourne en rond, comme un lion en cage, à la maison
Parce que la neige m'empêche d'aller bosser
Parce que ma gynéco ne me prescrit pas d'utrogestan (mais me prescrivait du Duphaston)
Parce que samedi, on sera chez mes beaux-parents. 
Parce que dimanche, les labos sont fermés
Parce que je suis stupide
Parce que lundi, je n'aurai pas le temps
Parce que mardi, je n'aurai pas le temps non plus
Parce que je suis stupide
Parce que MonMari ne m'a pas dit que c'était une mauvaise idée
Parce que mercredi, c'est trop loin
Parce que, lors de la première IAC, le collègue de ma gynéco m'avait demandé de faire cette PDS 7 jours après l'insémination (ma gynéco était en colloque ce jour-là. C'est son collègue qui s'était occupé de moi)
Parce que je suis stupide
Parce que je n'en pouvais plus, de ne pas savoir.
Parce que je suis stupide
Parce que j'étais chez une copine enceinte hier soir
Parce que je devenais folle

Je suis allée faire, ce matin, ma première prise de sang.
Le dosage de progestérone
sans attendre lundi, comme cela m'avait été prescrit.

Et maintenant, je fais quoi de ce résultat ?
De ce résultat tout pourri ?
Ni aussi mauvais que l'avant dernière fois
Ni aussi bon que que la dernière fois
Ce "2,7 ng/ml"
Trop haut pour une phase folliculaire
Trop bas pour une phase lutéale

Le seul résultat concret de cette prise de sang aura finalement été une engueulade avec MonMari :
Lui trouve que tout ça ne nous mène nulle part. Que ça nous mine. Qu'on devrait faire une pause.
Moi, je suis perdue.

Les prochaines étapes me semblent si loin :
- BétaHCG dans 10 jours.
- Dosages hormonaux au 3ème jour prochain cycle.
- Echographie ovarienne au 3ème jour du cycle suivant. 
 (Parce que ma gynéco se demande si, finalement, ce ne serait pas quand même une insuffisance ovarienne).

Du coup, j'ai bien envie d'appeler le centre PMA de chez moi.
Pour voir. Voir ce qu'ils me disent. Voir quelqu'un d'autre.
Mais j'ose pas trop. Je me dis que ça ne se fait pas. Que c'est manquer de confiance envers ma gynéco.

Ma gynéco ? Je n'ose pas l'appeler.
Peur de me faire "engueuler" pour ne pas avoir attendu.

Je suis perdue, j'vous dis.
Et j'suis fatiguée, aussi...


mercredi 13 mars 2013

De la PMA au XVIIe siècle

La Belle au bois dormant

un conte de Charles Perrault
(un homme, donc) 

"Il était une fois un roi et une reine qui étaient si fâchés de n'avoir point d'enfants, si fâchés qu'on ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde, voeux, pèlerinages, menues dévotions ; tout fut mis en oeuvre, et rien n'y faisait."
 
Ces quelques lignes, qui ne constituent que le début, le tout début du conte, me touchent énormément. Et m'étonnent aussi. Parce que cette "infertilité" du roi et de la reine n'est pas véritablement nécessaire à l'histoire. Certes, elle donne un prix supplémentaire à cet enfant...  Mais d'autres contes mettent en scène des parents aimants, sans recourir à ce détour (Le Petit Chaperon rouge, par exemple). C'est cette "gratuité", me semble-t-il, qui me touche tant. 
Et puis, ces mots, si justes : "si fâchés, [...] si fâchés qu'on ne saurait dire". 
 

J'ai tellement hâte, que vienne la suite de l'histoire. 
Je vous en rappelle l'essentiel. 
Parce qu'une touche d'espoir, de tant en tant, ça fait du bien...

"Enfin pourtant la reine devint grosse, et accoucha d'une fille."


 
 On a longtemps crû qu'il s'agissait de la princesse Aurore et d'une vieille fileuse.
Mais non ! Ce sont en vérité la reine et sa gynéco.


dimanche 10 mars 2013

Parce qu'il ne reste rien d'autre à faire...





Croiser les doigts
(l'efficacité de la méthode a-t-elle déjà été prouvée ??)



Croiser les jambes
(parce que les doigts, c'est pas discret)



Croiser son regard
(et savoir qu'il pense à la même chose que moi)



Croiser la route (de ceux qui sont déjà parents. 
Et espérer prendre enfin la même qu'eux)



Croiser les fils (de mon existence :
Boulot / PMA / Boulot / PMA/ Boulot / PMA)


Croiser donc. 
Et attendre. 


vendredi 8 mars 2013

C'est quoi cette bouteille de lait ?

Si un jour, MonMari et moi avons un gamin,
nous devrons, sans doute, lui expliquer l'un des plus grands mystères de la vie : 
celui de la PROCREATION !

Je nous y vois déjà :

"Eh bien, petit Casper, pour faire un bébé, il faut :



 un magazine porno 
pour que le papa puisse fournir du sperme en quantité suffisante, 
alors même que la maman n'est pas là. Et ce, dès 7 heures du matin.



Un bon soutien-gorge, 
pour que la maman puisse y glisser un tube plein de sperme,
le temps de rejoindre le cabinet de sa gynéco.

+


 Un speculum, pour que quelqu'un (qui n'est pas le papa) 
puisse mettre le sperme du papa dans le corps de la maman.

+


Une pince de pozzy, 
parce que "tu enfanteras dans la douleur" 
le col de l'utérus de la maman peut ne pas obéir au gynéco 

...

- Et avec tout ça, on fabrique un bébé ? nous demandera notre petit bout. 
- Ah non, faudra-t-il lui répondre (car nous serons des parents honnêtes). Tout ça, ça donne le droit à...




Deux ordonnances
- une prise de sang pour voir si la maman attend un bébé. 
- une 2ème prise de sang, au cas où, pour s'assurer que la maman ovule bien. 


- Et ensuite ? 
- Ensuite ? Ben...  ça dépend. ça peut être encore long, tu sais. Alors nous t'expliquerons la suite un autre soir... 



jeudi 7 mars 2013

Demain

La deuxième IAC est pour demain.
Je n'en reviens toujours pas. 
J'essaie de savourer.
Savourer cette chance d'avoir été remise en selle plus vite que prévu...
Savourer ces quelques jours pendant lesquels tous les espoirs sont permis...

C'était tellement inespéré que MonMari et moi avons du mal à garder la tête froide.
On fait des plans sur la comète.
On se dit : "Il naîtrait à tel moment !" ou encore "Tu devras renoncer à ton bureau."

Bien sûr, on mesure à quel point c'est dangereux,
A quel point la chute risque d'être douloureuse...

Mais on en a tellement marre
de s'interdire de rêver,
de s'empêcher d'y croire
de rester raisonnables
de garder, constamment les pieds dans la boue sur terre...

Du coup, on rêve : un peu, beaucoup... passionnément !

On sait que c'est risqué... tant pis.
Le moment venu, on trouvera bien une solution pour atterrir en douceur...





mardi 5 mars 2013

Petits chevaux


Regardez bien cette photo.
Vous voyez le petit cheval vert, à l'arrière plan ?
Et bien il se prépare à tenter sa deuxième IAC !

Car, oui, mesdames et messieurs : nous revoilà dans la course !!!
MonMari et moi avons finalement réussi à faire le double 6,
Celui qui permet de sortir de l'écurie.
Celui qui donne le droit de participer à la course d'obstacles.
Celui qui t'autorise à parier sur toi-même.
Bref : nous revoilà dans la course.

Je m'explique :

Il y a un mois, mon IAC 2 tombait à l'eau pour cause d'ovulation précoce, ma gynéco me parlait dysovulation, follicule-qui-saigne et FIV. Bref : ma bonne résolution d'être maman en 2013 commençait à sentir le roussi. 

Ce matin, j'avais rendez-vous pour une écho de contrôle. Pour s'assurer que tout allait bien. Et, effectivement, tout va bien. Parce que :
1) le petit follicule qui saigne, ben... l'est parti !
2) la FIV, c'est trop tôt (a dit le spécialiste ès-FIV du cabinet à ma gynéco spécialiste ès-moi)
3) J'ai un follicule tout beau tout chaud qui se développe bien.
4) Ma gynéco est d'accord pour tenter une IAC sur cycle naturel (oui, oui, vous avez bien lu. le "est d'accord" signifie que c'est moi qui ai quémandé ma deuxième IAC. Car, non, je n'ai aucune dignité, je trouve ça plus pratique ainsi).

Peut-être que je suis maudite de l'IAC 2
Que tout ça va, une fois encore, finir en eau de boudin.
Mais ça fait teeeeeeeeellement de bien d'avoir un mini-espoir que ça marche, que je suis prête à me reprendre une gamelle. Rien que pour cette légèreté que je ressens, là-tout-de-suite-maintenant, ça vaut le coup.



dimanche 3 mars 2013

Carte postale




Au Petit Casper
1, rue de l'ovaire droit
36 000 Spermatozoville

A toi, Petit Casper, 
Mon bébé fantôme,

Nous revenons tout juste de vacances. 
Là-bas aussi, dans une région où il fait froid, où il y a de la neige et où on fait du ski,
J'ai pensé à toi...

Nous avons passé quelques jours dans la maison de famille deTonPapa.

J'ai pensé à toi en voyant le lit d'enfant, dans lequel couchent tous les bébés de la famille. Il m'a eu l'air bien confortable.... Je crois que tu y serais drôlement bien. J'en suis même sûre !

Si j'étais toi, je n'hésiterais pas à ramener mes petites fesses. 

J'ai pensé à toi en voyant le petit mixer dans la cuisine. A mon avis, avec, on peut faire des super purées de légumes, genre moulinées juste ce qu'il faut. Je dis ça, je ne dis rien ! Mais...

Si j'étais toi, je n'hésiterais pas à ramener ma petite bouille.

J'ai pensé à toi en faisant du ski. Parce que j'ai croisé plein d'enfants. Avec leurs luges, leurs petits bonnets, leurs combinaisons de schtroumpf, leurs tout petits skis, leurs tout petits bâtons, leurs petits goûters. Ils avaient l'air de bien s'amuser. Je suis certaine que ça te plairait, à toi aussi. TonPapa pourrait t'apprendre.

Si j'étais toi, je n'hésiterais pas à ramener mes petits pieds.

Bref, tout ça pour te dire que j'ai pensé fort à toi. 

Mais... pas tout le temps. 
Parce que, des fois, je n'ai pas pensé à toi DU TOUT. 
Et ça m'a fait un bien FOU. 

...

Post-scriptum :
Sans même attendre ta venue, ta Maman a appris quelques recettes...
Du coup, si j'étais toi...