vendredi 5 avril 2013

Vous avez dit "pause" ?

Une copine est sur le point d'accoucher.
C'est une question de jours.
J'appréhende le moment où il faudra la féliciter, voir le bébé...
Et surtout, faire semblant d'être heureuse.

(oui, "faire semblant". Parce que c'est une copine. Pas une amie. Suffisamment proche pour que j'ai l'occasion de la voir assez souvent. Pas assez pour que je puisse sincèrement me réjouir).

Un ami vient de nous annoncer qu'il allait être papa.
C'est une question de mois.
J'ai répondu : "félicitations".
Tout en pensant "Félicitations d'être fertiles ! C'est pas donné à tout le monde".

(C'est un ami. Je suis sincèrement heureuse pour lui. Il mérite ce qu'il y a de mieux. Mais je suis envieuse. C'était mon tour ! Pas le sien. J'étais là avant lui...)

Une collègue et moi avons parlé des nos âges respectifs, l'autre jour.
Tiens, elle est plus âgée que je ne le pensais.
Pourtant, son fils n'a que 5 ans.
Aurait-elle eu du mal à l'avoir ?

Mon chat se pelotonne contre mes jambes,
Me demande un câlin.
Je m'entends dire : "Viens-là, mon bébé."
J'ai l'impression d'être une vieille jeune folle.

MonMari et moi sommes prêts.
La décision est prise :
Le petit deuxième ? C'est pour bientôt.
Le deuxième chat, bien entendu.

J'ai envie de faire pipi.
Je me dirige donc vers la salle de bain.
Besoin d'un tampon ?
Non. Mais ça vaut peut-être la peine de faire un test d'ovulation.

J'ai besoin de temps pour moi :
Ce soir, je ne bosse pas !
Prendre un livre ne me détendra pas.
En revanche, je vais surfer sur des sites "PMA".

Il faut se faire une raison, je crois.
Traitement ou pas,
Le désir (contrarié) d'enfant fait partie de moi.
Il est là.
Plus ou moins silencieux.
Plus ou moins douloureux.
Mais il fait partie de moi.
De nous.

Des fois, avec MonMari, on en blague.
Ceux qui nous entendent rient jaune.
Pas nous.
Des fois, on en rit. Vraiment.
ça ne dure pas longtemps.
Mais ce que ça soulage.

Tel le Sisyphe de Camus, 
On regarde la pierre dévaler la montagne,
Avant de descendre la chercher.
Je ne dirais pas qu'on accepte. Mais on s'habitue.
Un peu.

Mais pour autant,
Je ne suis finalement,
Jamais complètement "en pause". 


12 commentaires:

  1. Très bel article et qui exprime très bien à quel point ce désir d'enfant nous suit partout, qu'on le veuille ou non.

    Bon courage pour les naissances à venir, ce n'est jamais facile.

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    1. Oh, Merci Gribouillette ! :)
      Je suis contente que cet article t'ait plu...

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  2. Bounty Caramel6 avril 2013 à 15:52

    Je me sens bien proche de toi dans ces ressentis... Pause de quoi ? On vit avec... toute la nuance est dans le avec (et non le "on vit pma"). La pause que je suis en train de faire est celle de n'être que pma, cette façon détruit..., alors j'essaye de faire une pause à ce niveau, mais nullement une pause au sens "n'y penses plus". Ca c'est juste impossible, impensable et pas souhaitable. J'espère que tu vas trouver ta "pause"... celle qui te donnera de l'energie pour continuer et vivre avec... Bises

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    1. Merci pour ton petit mot, Bounty... Je te souhaite, à toi aussi, de trouver ton équilibre. Des Bises.

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  3. Tu as très bien exprimé le perpétuel recommencement de la pma, même si on peut prendre du recul, en rire, ça fait partie de nos vies et nos quotidiens... Bises.

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    1. Merci. ça me fait plaisir que ce que j'exprime dans mes articles fasse écho chez d'autres. Biz. Et... bon courage à toi ! ;)

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  4. comme les filles, je suis bien d'accord avec toi... comment mettre en pause ce qui nous tient le plus à coeur et nous prend aux tripes?
    Je dirais plutôt qu'on "vit avec"... j'ai parfois l'impression que tout ça est en traind e devenir la routine... j'ai commencé la stim' ce soir pour lune nouvelle IAC... en me disant "et c'est reparti pour un tour"... pour autant, je ne suis pas "blasée", j'y crois, j'espère que l'une des 3 IAC restantes marchera...
    Quant à la naissance à venir... je ne dis jamais "félicitations"... mais plutôt "profitez bien de ce bonheur précieux", ou un truc du genre...
    Bises

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    1. Je suis désolée que le 1er essai n'ait pas marché, Cé.
      J'attendais ton passage par ici, me disant que, peut-être, malgré tes ressentis, ça avait fonctionné...
      J'espère que tu n'es pas trop ébranlé. En même temps, remettre un deuxième protocole en route permet d'aller de l'avant. Je croise fort pour ce deuxième essai... Des Bises.

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  5. J'ai de plus en plus de mal à digérer les grossesses et naissances dans mon entourage...je visualise très bien ce que tu ressens.
    Côté perpétuel recommencement, est-ce qu'un jour on s'y habituera ? on peut pas trop s'empêcher, consciemment ou pas, d'attendre...ça fait comme un poids dans la poitrine. Mais un jour ...bientôt ;-) ...il disparaitra !
    Bisous bisous

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    1. "Bientôt" ?! Je l'espère tellement. Mais... j'ai de plus en plus de mal à y croire. :(
      Par contre, qu'est-ce que c'est rassurant de voir que l'on n'est pas seule à avoir du mal à faire face aux grossesses des autres !! ;)
      Des Bises, Miss.

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  6. J'ai bien aimé ton article, il montre bien comment certains événements s'entrecroisent et nous ramènent à notre manque... Faire une pause, facile à dire mais moins à faire, surtout pour la tête. Bises et bon courage

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