jeudi 4 juillet 2013

Quand le monde s'endort...

Quelques mots écrits cette nuit,
Dans la pénombre de la chambre,
J'y ajoute les notes qui, depuis quelques heures, apaisent ma mélancolie.
Merci Madame Pimpim : cette musique, elle tombe bien.




Quand la lune monte,
Quand le silence se fait,
La douleur se réveille,
Sournoise,
Lancinante,
Toute puissante.

Impossible de dormir.
La jalousie m'étreint le coeur,
Elle m'empêche de respirer.
Jalouse à étouffer.

Un enfant est né.
Mais pas le mien.

J'étouffe,
Je suffoque,
Sous les draps, j'ai chaud.
Sans les draps, j'ai froid. 
Réveiller celui qui dort à mes côtés ?
Je murmure, il se retourne.
Je murmure, plus distinctement :
"Je suis jalouse".
Il tente de sortir des abîmes du sommeil,
Bredouille une réponse compréhensive,
Se rendort, épuisé.

Un enfant est né.
Un enfant que je vais aimer.
Un enfant que je vais regarder grandir.
Un enfant que je vais prendre dans mes bras.
Mais pas le mien.

Un enfant est né.
Encore.
Depuis que j'attends le mien,
Dix enfants ont trouvé le chemin du monde.
Dix enfants que j'aime,
Que je regarde grandir,
Que je prends dans mes bras.
Dix enfants.
Mais pas le mien.

Et les questions,
Dans la nuit noire,
Bourdonnent comme un essaim...
Et le mien ?
Et le nôtre ?
Quand ?
Pourquoi ? 
Combien d'enfants encore ?
Combien de petits frères, de petites soeurs,
Avant que le mien n'ouvre les yeux ?
 

En attendant, ne me reste qu'à fermer les yeux.
Pour ne plus sentir son absence.


4 commentaires:

  1. Tes mots sont très touchants octobre et j'espère que dans ton entourage tu seras la prochaine... C'est trop dur cette impression de passer son tour à chaque fois, même si ce n'est qu'une impression et même si oui, on les aime ces petits qui arrivent entre temps.
    Bises, prends soin de toi.

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  2. Très jolis mots, tristes et durs, aussi... C'est quand notre tour ? Très bientôt, j'espère... Bises.

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  3. Merci à toutes les deux pour vos gentils commentaires. Des Bises.

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  4. Bonjour,
    Je découvre ton blog "par hasard" en me promenant de blogs en blogs.
    Ce texte me bouleverse...
    Je n'ai pas tout lu, mais les derniers mots résonnent fort en moi : de toutes les douleurs de l'infertilité, l'absence de mon enfant a été l'une des plus difficiles à supporter (avec son amie l'incertitude).
    Et quand mon enfant (attendue plus de 5 ans) est née, j'étais si heureuse, et si triste à la fois, de l'annoncer à mon amie la plus proche, qui attend toujours le sien...
    Je t'ai lue, et je crois que je l'ai lue un peu.
    Merci pour ce texte, vraiment.

    J'espère que ton absent viendra très vite à ta rencontre.

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